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10/07/2014

D. - Du bruit et de la fureur... A quelle fin?

     Pour qui MM. Even et Debré ne sont pas absolument des inconnus, il est assez évident que ces deux personnages partagent la particularité de n'avoir pas leur langue dans leur poche. D'où, sans doute, la prudence dont il convient d'armer l'analyse du spectateur lorsqu'ils paraissent se lancer, devant lui, dans quelque grande mêlée que ce soit...

     Travaillant sur la question du Médiator, j'avais eu, pour ma part (ainsi s'exprime Michel J. Cuny), à me pencher sur leur précédente entreprise d'écriture à deux. Elle était une réponse à la commande qu'ils avaient reçue d'un petit président - Nicolas Sarkozy - dont il est assez connu qu'il aura tout fait pour appuyer le développement de la multi-nationale du médicament Sanofi-Aventis, à l'époque où celle-ci était encore dirigée par l'un de ses fondateurs : Jean-François Dehecq.

     Dans la huitième partie d'un livre qui en compte treize, et sous le titre "La santé, plaque tournante de l'exploitation capitaliste", j'en usais ainsi avec eux :
     "
Sous l’impulsion du pouvoir en place, messieurs Bernard Debré et Philippe Even ont consacré un rapport aux leçons à tirer de l’affaire du Médiator. Manifestement, il s’agissait pour eux de s’engouffrer dans une brèche, comme s’ils en attendaient depuis longtemps l’occa-sion." (page 255)

     L'enjeu de l'analyse que j'ouvre ici rejoint, lui aussi, la question de cette brèche. De quoi messieurs Even et Debré sont-ils donc le fer de lance?

     Pour nous mettre en train, reprenons la présentation qu'ils offrent d'eux-mêmes dès la page 18 de leur dernier ouvrage, et ceci, à la troi-sième personne du pluriel :
     "L'un et l'autre n'ont, et n'ont jamais eu, de lien financier avec l'industrie pharmaceutique, mais non seulement ils ne critiquent pas ceux qui coopèrent avec elle, mais au contraire les encouragent à le faire. Seule la coopération public-privé des médecins, des chercheurs et de l'industrie peut conduire à l'émergence de nouveaux médicaments, aux progrès de la médecine et au renouveau de l'industrie française des médicaments."

     Renouveau de l'industrie française des médicaments... Qu'est-ce à dire?

     Qu'il faut que, de ce vieil arbre, tombe quelques grosses feuilles mortes? Ou, mieux encore : que de la petite forêt qu'ils constituent, soient abattus les arbres concurrents du mastodonte Sanofi?... Pour qu'enfin triomphe la finance internationale?

     Quoi qu'il en soit de ce que nous allons avoir à découvrir, nous pressentons qu'effectivement, il s'agit de se jeter dans la mêlée des enjeux mondiaux, au risque d'y laisser toutes ses illusions sur la réalité du souci de santé qui animerait la production du médicament, ici et ailleurs...

Michel J. Cuny